Maman? Non merci!, un blogue et un documentaire childfree de Magenta Baribeau

L’an dernier, je vous avais parlé du projet de film-documentaire Maman? Non merci! de Magenta Baribeau. Présentement, ce projet est toujours en cours. Dans mon étourderie, j’ai oublié de répondre au commentaire suivant, de Magenta Baribeau elle-même:

Je n’ai trouvé votre site qu’aujourd’hui… plusieurs mois plus tard. Laissez-moi expliquer pourquoi « Maman? Mon merci! » et non « Parent? Non merci! » La réalité des femmes, du moins au Québec, qui ne veulent pas avoir d’enfant est bien différente de celle des hommes n’en voulant pas. C’est quasi un lieu commun pour un homme de dire qu’il ne veut pas d’enfant. La société semble comprendre, c’est normal, presque…

Pour une femme, c’est un crime de lèse-majesté. On est « faites » pour ça, m’a-t-on déjà dit.

C’est pourquoi je fais un film sur les femmes qui ne souhaitent pas avoir d’enfant puisque c’est un sujet et une réalité encore marginales.

J’ai d’ailleurs créé un blog sur le sujet pour tous ceux intéressés par le sujet… et non par ma formulation de certains principes personnels 🙂

En effet, je suis entièrement d’accord avec elle là-dessus. Mais rappelons tout de même que, dans les couples, ce sont surtout les femmes qui pressent les hommes de procréer. Alors, il faut aussi se questionner sur le caractère liberticide du concept de “couple”. Évidemment, les fémi-favoritistes (ou pour être plus politiquement correct, les “zélateurs d’une politique étatiste identitaire pseudo-féministe”) n’ont aucun problème avec la situation actuelle et réclament même que le gouvernemaman culbécois stimule encore plus la procréation, sous le couvert catastrophiste de la crise démographique et d’une pseudo-pénurie d’employés soi-disant catastrophique pour l’économie (alors que ce serait justement une très bonne chose!) qui suivrait…

Aussi, je vous recommande d’aller visiter le blogue Maman? Non merci! Voici la description du documentaire qui est faite dans ce blogue:

Qu’est-ce que “Maman? Non merci!” ?

Maman ? Non merci ! est un projet documentaire long métrage visant à redorer le blason des femmes qui choisissent de ne pas être mères. Pourquoi? Parce que les médias ne s’intéressent pas assez à nous qui ne voulons pas avoir d’enfant.

Le combat des femmes qui ne veulent pas d’enfant demeure, encore en 2010 au Québec, une réalité incomprise par une grande partie de la population. Pire encore, dans une société pro-bébés où les journaux font tout un plat de la célébrité du jour affichant une bédaine, personne ne s’interroge à propos des maintes femmes qui choisissent de vivre leur vie différemment.

Ce documentaire d’auteur examine en profondeur les valeurs, sentiments et raisonnements qui s’affrontent dans le quotidien de ces femmes dont je fais partie. Ce documentaire est une quête: la mienne. Je suis une de ces femmes qui ne ressentent pas le besoin d’enfanter et j’essaie de comprendre comment mon choix personnel de ne pas avoir d’enfant entre dans le domaine public et pourquoi je cause toujours un choc lorsque j’affirme à haute voix que je ne veux pas avoir d’enfant.

L’appel aux témoignages est toujours en vigueur. Il me fera plaisir de recevoir vos commentaires de femmes refusant d’envisager une vie de mère, de couple “childfree”, de femmes rurales pour qui être sans enfant est peut-être plus rock and roll qu’en ville.

Pour me contacter et pour plus d’information sur mon documentaire visitez http://www.magentabaribeau.com

14 responses

  1. Merci encore une fois pour ce billet!

    Laissez-moi répondre encore une fois : “Mais rappelons tout de même que, dans les couples, ce sont surtout les femmes qui pressent les hommes de procréer.” J’aimerais connaître les statistiques là-dessus. Près de moi, plusieurs femmes m’ont dit que c’était plutôt les hommes qu’elles ont fréquenté qui voulaient être papa et non le contraire.

    Donc je ne suis pas certaine de la véracité de votre phrase et, si vous me permettez, j’aurais tendance à croire qu’il s’agit plutôt là d’une opinion que d’une certitude. Mais si vous avez des statistiques à me montrer, je serais ravie de changer d’avis (le mien étant que de l’homme ou de la femme, l’envie est individuelle et non liée à un sexe ou l’autre.)

    Au plaisir!

    Magenta

    1. J’ai lu, je vais répondre plus tard. Merci! 🙂

    2. “Donc je ne suis pas certaine de la véracité de votre phrase et, si vous me permettez, j’aurais tendance à croire qu’il s’agit plutôt là d’une opinion que d’une certitude.”

      Effectivement, c’est une opinion basée sur des connaissances et des expériences personnelles, pas un fait scientifiquement avéré. Ce sujet mériterait d’être étudié, mais on préfère envoyer de la chair à canon à l’étranger et de foutre les pauvres, les drogués, les étrangers et les malades mentaux en prison plutôt que d’étudier le comportement humain. La grande majorité des couples que je connais qui ont eu des enfants les ont eus en raison de l’initiative de la mère.

      Les rares hommes qui souhaitent plus avoir des enfants que leur compagne sont pour la plupart des possessifs dangereux, bref des candidats au meurtre-suicide.

  2. Brouckaert Yves | Reply

    Magenta,

    Je crois qu’en grande partie, c’est toi qui as raison. Les papas aiment avoir une progéniture, même si elle ne présente pas les espoirs de beauté de Carla et de son cher Sarkozy!

    Surtout, n’attends rien des statistiques dans ce domaine comme dans tous les autres, d’ailleurs. Elles ne sont que des outils permettant à tout un chacun d’éviter de penser, laissant donc ce “travail” à l’Etat ou aux entreprises commerciales et bancaires.

    Mais le mieux, c’est que l’on désire avoir des enfants d’un commun accord, et surtout de ne pas tergiverser jusqu’à ce qu’il faille l’intervention d’un “génie” italien pour procréer à soixante ans!

    Pour ce qui me concerne, les miens sont venus quand ils ont voulu, pour notre plus grand bonheur.

    Mais décider de n’avoir pas d’enfant parce que les conditions matérielles ne sont pas présentes, ou parce qu’il(s) vont révolutionner une petite vie bien tranquille et climatisée, laissons cela aux ahuris ou aux tortionnaires!

    Ainsi parlait Zoroastre!

    Yves

    1. “Surtout, n’attends rien des statistiques dans ce domaine comme dans tous les autres, d’ailleurs. Elles ne sont que des outils permettant à tout un chacun d’éviter de penser, laissant donc ce « travail » à l’Etat ou aux entreprises commerciales et bancaires.”

      Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation. On peut très penser grâce aux statistiques! (quoique contextuellement, votre propos est loin d’être con: il est vrai que l’État et les grandes entreprises s’en servent comme outil de propagande).

      “Mais décider de n’avoir pas d’enfant parce que les conditions matérielles ne sont pas présentes, ou parce qu’il(s) vont révolutionner une petite vie bien tranquille et climatisée, laissons cela aux ahuris ou aux tortionnaires!”

      Holà, c’est votre pire boulette depuis que je vous lis ici! J’estime que, d’un point de vue anarchiste, la procréation et la parentalité sont invalides dans le contexte actuel. Aucun problème avec l’adoption, cependant, c’est même une bonne chose! Ceci dit, sauf pour les féministes, il est dans l’intérêt des étatistes de valoriser la procréation et la parentalité.

      Pourquoi la parentalité et la procréation sont invalides? (partie I)

      Attention, ce désaccord est encore pire que celui sur la prostitution!

  3. Que vous ai-je donc fait, mon cher David, pour que vous me vouvoyez de la sorte ?

    Tu dis que ce désaccord est encore pire que celui sur la prostitution.

    Il me semblait que nous n’avions finalement aucun désaccord là-dessus, « pour autant que ceux et celles qui en font leur pain, le mangent ce pain ».

    Je ne me suis jamais déclaré en faveur d’une prohibition de la prostitution, en aucune façon. Chacun et chacune font de leur corps ce que bon leur semblent.

    Je dois sans doute supprimer le dernier paragraphe de mon intervention ci-dessus, où, en fait, je me mêles du vécu de tout un chacun. A quel titre ? Tu as raison.

    Je fais humblement amende honorable.

    « J’estime que d’un point de vue anarchiste, la procréation et la parentalité sont invalides dans le contexte actuel ».

    D’un point de vue strictement anarchiste, je rejette cette dernière affirmation avec toute la fougue dont je suis capable, d’autant que ton argumentaire me semble spécieux.

    J’ai lu le texte dont tu me donnais le lien et bien sûr les commentaires qui ont suivi.

    Je reste sur ma faim. Pourquoi voudrais-tu que « la parentalité s’exerce dans un système hiérarchique strict ».

    Tu dis : « les parents n’ont aucune notion de la manière d’élever les enfants ».

    Les parents – ceux qui ont désiré leur(s) enfant(s) et les aiment non pour eux-mêmes, encore qu’il soit difficile de faire la part des choses, même avec la meilleure volonté du monde – sont confrontés sans « diplôme » préalable au bonheur le plus complet, même s’ils se trouveront toujours devant une énigme et il n’est pas possible de clarifier cette situation pour en tirer quelque règle générale applicable à tous.

    En amour, souvent, voire toujours, on (je) fonctionne à l’intuition.

    Des parents qui s’aiment sont beaucoup plus susceptibles que d’autres d’engendrer un climat dans lequel l’enfant se sentira d’abord en sécurité, puis libre relativement (sinon, il n’y a qu’à le laisser jouer seul sur l’autoroute par exemple).

    Chacun s’y prend selon son intuition, et dans ce cadre, il n’y a qu’à voir que l’enfant semble souvent plus épanoui chez « l’homme de peine », que chez le meilleur théoricien en la matière, qui, comme tout le monde sera confronté à l’adolescence de l’enfant.
    Moment fatidique où ce dernier, jettera au panier tout le fatras de données qu’on lui aura inculquées, pour n’en retenir que ce qu’il voudra bien, et remettra en cause toute forme d’autorité (surtout si comme moi, on lui aura seriné sans cesse de remettre en cause à tout moment toute autorité et la justification de celle-ci).

    Ce point-là, je peux l’affirmer en toute tranquillité, mes enfants ont commencé par rejeter les nôtres. Avec le recul, je pense que c’est une bonne chose, cela leur a permis de faire leurs expériences, sachant qu’ils pouvaient toujours venir se réfugier dans nos bras. Et c’est bien ce qui importe, au fond.

    Tu parles, par ailleurs, de parents qui « possèdent » des enfants. Cela arrive plus souvent qu’on ne le croit. Mais dans ce cas, les « maîtres » ont du mouron à se faire lorsque viendra l’adolescence, et pas seulement.

    Par ailleurs aussi, tu parles d’enfants qui sont le fruit d’une rencontre hasardeuse (dans un lit de hasard, disait ce brave Léo), les fruits du hasard n’en sont plus vraiment à notre époque, les moyens de contraception, la capote (incontournable dans un « lit de hasard ») permettent de réduire leur nombre. Et puis il reste toujours la possibilité d’avorter.
    Tu ne prends même pas en compte le cas de fécondation survenue lors d’un viol!

    Comme Renart, qui préconise au citoyen le passage d’un examen politique préalable à la réception d’un « diplôme » validant sa carte d’électeur, tu organiseras des examens parentaux et produiras des cartes de parentalité ? Sur la base de quels critères ?

    Je pense sincèrement qu’il serait bon que tu rencontres l’âme sœur et qu’avec elle tu aies un enfant. Je pense que ton discours évoluerait très rapidement.

    Enfin, si je te suis bien, les hommes et les femmes devraient laisser aux Bush et à ceux qui les manipulent le soin de procréer et d’éduquer les enfants à l’instar des essais in vivo que les sbires d’Hitler ont mis en application à une époque (révolue) ?

    J’espère que je garde ton amitié ?

    Yves.

    1. “Que vous ai-je donc fait, mon cher David, pour que vous me vouvoyez de la sorte ?”

      Rien, je n’y pensais plus. Je te tutoierai maintenant. Ça va.

      “Il me semblait que nous n’avions finalement aucun désaccord là-dessus, « pour autant que ceux et celles qui en font leur pain, le mangent ce pain ».

      Je ne me suis jamais déclaré en faveur d’une prohibition de la prostitution, en aucune façon. Chacun et chacune font de leur corps ce que bon leur semblent.”

      Bon ça va, on s’entend là-dessus.

      “Je dois sans doute supprimer le dernier paragraphe de mon intervention ci-dessus, où, en fait, je me mêles du vécu de tout un chacun. A quel titre ? Tu as raison.”

      De ce point de vue, je n’ai pas de problèmes à ce tu dises un tel truc. Tu n’as pas à supprimer ce paragraphe! C’est ton point de vue sur la parentalité et la procréation qui me laisse songeur plutôt…

      “Pourquoi voudrais-tu que « la parentalité s’exerce dans un système hiérarchique strict ». ”

      Parce que c’est la base même de la parentalité, tout simplement! J’ai dit ceci: “La parentalité s’exerce dans le cadre d’un système hiérarchique strict, avec les parents à l’échelon supérieur et les enfants à l’échelon inférieur.” Pourquoi est-ce faux selon toi?

      “Tu dis : « les parents n’ont aucune notion de la manière d’élever les enfants ».”

      Pas exactement. J’ai dit: “En se basant sur ce processus, il est convenu que ces deux personnes, qui n’ont GÉNÉRALEMENT aucune compréhension (ou à la limite, UNE COMPRÉHENSION TRÈS LIMITÉE) sur la manière d’élever des enfants sauf l’exemple de leurs propres parents…”

      “Les parents – ceux qui ont désiré leur(s) enfant(s) et les aiment non pour eux-mêmes,Les parents – ceux qui ont désiré leur(s) enfant(s) et les aiment non pour eux-mêmes,”

      Peut-être que TU les aimes pour eux-mêmes! Mais c’est vachement rare! Même le désir d’avoir des enfants est un désir profondément égoïste (et c’est de l’égoïsme à la Ayn Rand, pas à la Max Stirner)!

      “Des parents qui s’aiment sont beaucoup plus susceptibles que d’autres d’engendrer un climat dans lequel l’enfant se sentira d’abord en sécurité, puis libre relativement (sinon, il n’y a qu’à le laisser jouer seul sur l’autoroute par exemple).”

      Oui, mais des “parents qui s’aiment”, c’est très rare!

      “Par ailleurs aussi, tu parles d’enfants qui sont le fruit d’une rencontre hasardeuse (dans un lit de hasard, disait ce brave Léo), les fruits du hasard n’en sont plus vraiment à notre époque, les moyens de contraception, la capote (incontournable dans un « lit de hasard ») permettent de réduire leur nombre. Et puis il reste toujours la possibilité d’avorter.”

      En effet, et c’est tant mieux. Tout n’est pas négatif!

      “Tu ne prends même pas en compte le cas de fécondation survenue lors d’un viol!”

      Je n’y avais pas pensé. Et selon les catho-fascistes, il faudrait les garder! Misère…

      “Comme Renart, qui préconise au citoyen le passage d’un examen politique préalable à la réception d’un « diplôme » validant sa carte d’électeur, tu organiseras des examens parentaux et produiras des cartes de parentalité ? Sur la base de quels critères ? ”

      D’aucune façon! En gros, j’ai juste dit que les anarchistes, les libertariens, les féministes, les écologistes et certaines autres franges de la “société” (sic) ne devraient pas procréer! Et tant qu’à moi, ce serait une bonne chose si tous cessaient de procréer! Voilà un des pires affronts que l’on pourrait perpétrer à l’endroit de l’État, des religions, du capitalisme et des autres systèmes hiérarchiques!

      “Je pense sincèrement qu’il serait bon que tu rencontres l’âme sœur et qu’avec elle tu aies un enfant. Je pense que ton discours évoluerait très rapidement.”

      Âme soeur? Kossé ça? Si mon âme soeur m’aime vraiment, elle acceptera que je ne veux pas d’enfant. Sinon, c’est de la possessivité et de la manipulation à la sauce fémi-favoritiste, pas de l’amour!

      “Enfin, si je te suis bien, les hommes et les femmes devraient laisser aux Bush et à ceux qui les manipulent le soin de procréer et d’éduquer les enfants à l’instar des essais in vivo que les sbires d’Hitler ont mis en application à une époque (révolue) ?”

      Aucunement! Bush est contre la procréation assistée et les cellules-souches (je suis pro-cellules souches). Je ne vois pas ce qu’il fait là-dedans. Je suis contre la procréation, point à la ligne, qu’elle soit assistée ou naturelle, et peu importe par qui, et encore moins par des anarchistes!

      “J’espère que je garde ton amitié ?”

      Virtuellement, bien sûr! Tu es toujours le bienvenu ici! 🙂

    2. La parentalité est un système hiérarchique que les anarchistes doivent combattre au même titre que les autres systèmes hiérarchiques. Sérieusement, les anarchistes ont une confusion logique très sérieuse sur ce point. Tant qu’à y être, défendez le droit de propriété et le profit comme les libertariens et les anarcho-capitalistes le font!

  4. Brouckaert Yves | Reply

    David,

    je ne pense pas qu’on parle de la même chose.

    Yves

    1. Peux-tu préciser un peu plus?

      Peut-être n’as-tu pas lu ma première réponse.

      Maman? Non merci!, un blogue et un documentaire childfree de Magenta Baribeau

  5. David,

    Tu me sembles de plus en plus négatif, ces temps-ci et tu rejettes toute chose – en bloc – au nom de l’anarchisme.

    L’anarchie, c’est l’absence d’autorité. Point. Tel est en tout cas mon point de vue.

    Cela n’inclut en aucune manière la négation des émotions, des sentiments que je peux ressentir et que je ressens.

    L’amour ne répond à aucune notion de hiérarchie. Sans quoi, il s’agit d’autre chose.

    Je m’inscris donc en faux à propos des déclarations que tu assènes ci-avant.

    Etre anarchiste, de mon point de vue, n’empêche nullement d’être une femme, un homme, bien au contraire puisque la liberté totale de pensée se trouve dans ce seul terme.

    Je ne vois pas comment, si la chance te désignait de sa main moite, tu pourrais ne pas te laisser emporter dans le tourbillon de l’amour, c’est une poursuite échevelée. Rien ne brise l’amour, sinon l’égoïsme.

    Ainsi cette femme qui t’aimerait vraiment devrait-elle taire ses aspirations les plus profondes parce que tu es persuadé d’avoir raison et que, même confronté à l’évidence du contraire, tu ne modifieras pas ta position d’un iota ? J’en doute sincèrement, ce serait établir à ton encontre des « principes » mortifères au profit d’une théorie bancale. 

    En définitive, comme on dit chez nous, tu ne ferais pas un « beau mort »!

    J’ai, pour ma part rencontré une fleur aux couleurs et aux parfums subtils, une fleur rousse échevelée, au regard énigmatique débordant de saveurs diverses, et cette fleur n’avait pas besoin de parler. Son regard transportait des flots de mots sans sons qui ne s’arrêtent jamais.

    Toujours pour ce qui me concerne, la chance m’a désigné de sa main moite : j’ai vécu une enfance heureuse.

    J’ai jeté ce bonheur par-dessus bord à la préadolescence, ce qui m’a permis de m’affranchir de la religion, de toute forme de « sport » (d’aucuns préfèrent dire de « dépassement de soi-même »), de rejeter l’étude de la langue de l’Ennemi (six heures pendant lesquelles je lisais des romans, des recueils de poésie, licencieux, bien sûr), d’abolir toute notion d’autorité qui viendrait s’exercer contre ma petite personne et j’ai ainsi appris beaucoup de choses de toutes sortes – certaines contradictoires – je l’avoue et pris pas mal de coups.

    Mais durant ce temps, je n’ai jamais rejeté l’amour de ceux qui m’aimaient, et attendaient patiemment que j’en sorte.

    Pourquoi l’anarchie devrait-elle être cette sorte de repli sur soi, cet emmurement dans un « couvent contemplatif » régi par des idées qui seraient tiennes, ou vôtres ? Idées incompatibles avec beaucoup d’autres courants de pensée. Pour ma part, si par extraordinaire, elle s’imposait, je souhaite profondément qu’elle soit un rassemblement de bonnes volontés et non une exégèse incessante que des esséniens nous enfonceraient par les oreilles et par tous les autres orifices jusqu’à plus soif.

    Bien à toi,

    Yves.

    1. “L’anarchie, c’est l’absence d’autorité. Point. Tel est en tout cas mon point de vue.

      Cela n’inclut en aucune manière la négation des émotions, des sentiments que je peux ressentir et que je ressens.

      L’amour ne répond à aucune notion de hiérarchie. Sans quoi, il s’agit d’autre chose.

      Je m’inscris donc en faux à propos des déclarations que tu assènes ci-avant.

      Etre anarchiste, de mon point de vue, n’empêche nullement d’être une femme, un homme, bien au contraire puisque la liberté totale de pensée se trouve dans ce seul terme.

      Je ne vois pas comment, si la chance te désignait de sa main moite, tu pourrais ne pas te laisser emporter dans le tourbillon de l’amour, c’est une poursuite échevelée. Rien ne brise l’amour, sinon l’égoïsme.”

      Je ne vois pas en quoi je contredis ce que tu dis ici! Il ne peut pas y avoir d’amour dans des systèmes hiérarchiques comme le couple monogame à fidélité obligée et la parentalité. Rejeter l’autorité, c’est aussi de rejeter ces systèmes hiérarchiques. Et au contraire, l’anarchisme vise à redonner à l’amour ses pleins droits!

      “Ainsi cette femme qui t’aimerait vraiment devrait-elle taire ses aspirations les plus profondes parce que tu es persuadé d’avoir raison et que, même confronté à l’évidence du contraire, tu ne modifieras pas ta position d’un iota ?”

      1) Si elle a cette aspiration profonde de soutenir un système hiérarchisé comme la parentalité, je ne l’aimerai pas, ou pas dans le sens où on l’entend d’habitude. Si cette femme m’aime vraiment, elle respectera mes choix, comme je le ferais pour elle si tel était le cas.

      2) Et les aspirations profondes des enfants, tu en fais quoi?

      “Pourquoi l’anarchie devrait-elle être cette sorte de repli sur soi, cet emmurement dans un « couvent contemplatif » régi par des idées qui seraient tiennes, ou vôtres ?”

      L’anarchie n’est pas un repli sur soi à proprement dit! Mais dans le contexte actuel, la fuite s’avère souvent l’issue la plus heureuse!

  6. David,

    Les aspiration profondes des enfants comme tu dis, se font jour à mesure que passent les semaines, les mois, les années.
    Petit à petit, ils sautent d’une pierre à l’autre, ils se mouillent souvent, mais finissent par traverser la rivière.

    Ce chemin parcouru, peut être un chemin de rage; il peut aussi être accompagné à distance par le regard des parents; et se sachant aimé, comme je l’ai déjà dit, aux abois, l’enfant viendra se réfugier dans les bras de ceux qui l’aiment.

    Ses aspirations profondes en seront profondément affectées. Il en tirera des conclusions – pourquoi voudrais-tu qu’elles soient négatives ? – et repartira de plus belle. Ainsi va la vie …

    Yves

    1. Ta vision des choses est noble…dommage que peu de zélateurs de la parentalité pensent ainsi. Selon ce point de vue, ça risque fort d’être positif, plutôt! 🙂

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